Alors que des chats et des chiens vivent choyés autour de nous, d’autres subissent les pires atrocités en Asie. Les animaux passent leur vie dans des bâtiments miteux, sombres et non chauffés pendant les rudes hivers du nord de la Chine.
Chats tués par pendaison avec un collet, chiens battus à coups de gourdin ou saignés à mort, berger allemand dépecé alors qu’il est encore en vie... Voici quelques-unes des scènes filmées en Chine et dans plusieurs pays asiatiques, par des enquêteurs de HSUS (The Humane Society of the United States). Les enquêteurs ont été étonnés de voir l’ampleur de ce commerce, tout au long de leur enquête qui aura duré 18 mois. Deux millions de chats et de chiens périssent chaque année dans des conditions effroyables.
Approximativement 24 chats et 10 à 12 chiens sont nécessaires pour confectionner un manteau. Davantage sont nécessaires s’il s’agit de chatons ou de chiots. On retrouve plus communément cette fourrure dans des figurines décoratives d’animaux, des jouets à mâcher pour chiens, des garnitures de vêtements, des doublures...
En menant cette enquête, HSUS et l’investigateur Manfred Karremann ont pu filmer et photographier la chaîne complète de ce commerce sordide, et montrer qu’il est irrémédiablement lié au reste de l’industrie de la fourrure.
Étiquetage
Ce commerce honteux est habilement dissimulé par l’industrie de la fourrure. Afin de favoriser leur vente, les vêtements et accessoires en fourrure de chats ou de chiens sont étiquetés sous d’autres appellations.
Des négociants en fourrure ont expliqué aux enquêteurs que l’étiquetage dépendait des préférences de l’acheteur !
Ainsi, on retrouve la fourrure de chat vendue sous les appellations « chat lippi », « chat de chine » ou encore « lapin ». Quant à la fourrure de chien, on en trouve sous les noms fantaisistes « loup d’Asie », « dogue de Chine »...
Et dans le reste du monde ?
Ce commerce n’est pas limité à l’Asie : ces fourrures sont exportées aux quatre coins du monde.
Le 13 novembre 2008, le bureau des douanes de Villepinte a annoncé la saisie dans un entrepôt parisien, de 4034 vestes, blousons et manteaux aux cols en fourrure, déclarée comme de la fausse fourrure, mais qui après analyse, s’est révélée être de la fourrure provenant de chiens et de chats. Le Muséum National d’Histoire Naturelle a confirmé la présence de fourrures de chiens viverrins parmi les pièces saisies, animaux que l’ont peut voir se faire dépecer vivants sur les images rapportées de Chine.
Des peaux de chats ont été trouvées dans un entrepôt de la région parisienne en mars 2000.
Dans les Deux Sèvres, 1500 peaux de chats, destinées à la fabrication de jouets, ont été découvertes par la Direction des Services Vétérinaires, en 1997.
Les législations dans le monde
Depuis le 13 janvier 2006, un arrêté ministériel [1] interdit l’introduction, l’importation et la commercialisation en France de peaux, brutes ou traitées, de chiens et de chats, et de produits qui en sont issus. La libre circulation des marchandises en Europe rend ce trafic très difficilement contrôlable. Quatre autres pays de l’Union européenne (la Belgique, le Danemark, la Grèce et l’Italie) ont interdit de telles importations, mais aucune interdiction n’est encore en vigueur au niveau européen.
Le 19 juin 2007, le Parlement a adopté une interdiction du commerce des fourrures de chiens et chats dans l’Union européenne [2]. La dérogation autorisant la fourrure de chats et de chiens "qui n’ont pas été élevés ni tués pour la production de fourrure" n’a pas été retenue, suivant ainsi Eva-Britt Svensson, le rapporteur suédois de cette proposition de règlement. Cette mesure a été approuvée par le Conseil des Ministres le 26 novembre 2007. Elle s’appliquera au 31 décembre 2008. C’est un message fort envers l’industrie de la fourrure, reflétant la mobilisation grandissante des opposants à la fourrure animale. Ce premier pas ne doit pas masquer l’enfer subit par plusieurs dizaines de millions d’animaux dans les fermes à fourrure, dans le monde, mais aussi en Europe.
Les Etats-Unis et l’Australie ont aussi interdit l’importation de fourrure de chats et de chiens.
La différence avec les autres fourrures ?
Les personnes qui s’émeuvent, à juste titre, sur les conditions d’élevage et d’abattage des chats et des chiens tués pour leur fourrure, ne réalisent pas toujours que les autres animaux subissent les mêmes traitements. Cinquante millions d’animaux sont tués chaque année pour l’industrie de la fourrure. Entassés dans des élevages ou capturés par des pièges à mâchoires, ils sont ensuite gazés, électrocutés ou battus à mort.
Vous ne souhaiteriez probablement pas porter votre chien sur un col de vêtement ou le retrouver sur votre sac à main. Alors pourquoi porter la fourrure des autres animaux ?
[1] Arrêté du 13 janvier 2006 : http://admi.net/jo/20060121/AGRG0502530A.html
[2] Parlement européen Texte interdisant la fourrure de chats et de chiens (19 juin 2007).
Source http://www.fourrure-torture.comPlus d'informations, aussi sur le Blog No-Fur